Autorégulation des médias en Haïti

Autorégularisation des médias

Mécamisime de mise en oeuvre du Code de déontologie des journalistes et des médias haïtiens

Proposition du CEIMH pour la mise en œuvre du code de déontologie des journalistes et des médias haïtiens

Le Centre d’Études Interdisciplinaires sur les Médias Haïtiens (CEIMH), mandaté par le Bureau de l’UNESCO en Haïti, a élaboré en décembre 2022 une proposition complète de mécanisme de mise en œuvre du Code de déontologie des journalistes et des médias haïtiens, adopté en 2011. Bien que ce code définisse les principes fondamentaux du journalisme haïtien – respect de la vie privée, traitement équitable de l’information, refus des discours haineux, distinction entre information et publicité –, il est resté jusqu’à présent sans force d’application, faute d’instance de régulation pour en assurer le respect. Ce projet vise à combler ce vide structurel en proposant la création d’un Conseil de presse haïtien : une instance d’autorégulation indépendante, inclusive, et adaptée aux réalités du paysage médiatique haïtien.

Le CEIMH s’est appuyé sur une méthodologie comparative rigoureuse, analysant les conseils de presse de dix pays (dont le Québec, la Tunisie, la France, le Burkina Faso et le Cameroun), tout en menant des entretiens avec des acteurs locaux. Le modèle proposé combine les meilleures pratiques internationales avec les spécificités sociales, économiques et technologiques d’Haïti, y compris la forte présence des médias communautaires et numériques. Le Conseil de presse proposé fonctionnerait comme un tribunal d’honneur, composé à parts égales de représentants du public, des journalistes et des entreprises médiatiques. Il serait chargé d’examiner les plaintes, de proposer des médiations, d’attribuer des cartes professionnelles, de promouvoir la formation continue, et de récompenser les pratiques exemplaires dans les médias.

Le CEIMH recommande que cette instance soit financée par un mécanisme mixte, combinant les contributions des médias (40 %), des associations professionnelles (2 %), de l’État haïtien (45 %) et des partenaires internationaux comme l’UNESCO (13 %). Il propose également d’intégrer au Code de déontologie un article rendant obligatoire la création d’une telle instance. Ce projet est conçu comme une base de concertation et sera soumis aux parties prenantes lors d’une table ronde nationale, afin d’amorcer un processus collectif et participatif de mise en œuvre. Il constitue ainsi une étape essentielle vers une autorégulation crédible, fonctionnelle et respectueuse des droits du public à une information de qualité en Haïti.

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