Québec, le 22 juin 2020 —. Le Centre d’études interdisciplinaires sur les médias haïtiens (CEIMH) est heureux de vous annoncer la publication des résultats de sa toute première étude scientifique par la revue internationale multilingue (français, anglais, espagnol et portugais) : Sur le journalisme-About Journalism-Sobre jornalismo.
Cette étude porte sur les changements dans les relations entre certains acteurs du système radiophonique haïtien (radios, public, journalistes) sous l’influence des technologies numériques. Elle est fondée sur une analyse qualitative des données d’entretien et d’observation et inscrite dans une triple perspective théorique : la systémique, l’espace public et la métaphore de contrat de communication publique. Après un long processus de validation par un comité de lecture à double aveugle, les examinateurs reconnaissent la validité scientifique de cette étude considérée comme une contribution originale et très significative à l’avancement des connaissances dans les champs de la communication publique. Les évaluateurs notent notamment les particularités de l’environnement global dans lequel évolue le système médiatique haïtien.
En résumé, les conclusions de cette étude conduite par Wisnique Panier relèvent de nouvelles formes de réception des contenus et de participation des membres de l’auditoire dans les émissions radiophoniques de débat. Cette étude présente une typologie de formes traditionnelles et de nouvelles formes de participation des invitées en qualité d’expert, des acteurs de l’actualité et des membres du public aux émissions radiophoniques de débats. Ces formes de participation sont favorables à une élite qui monopolise les espaces radiophoniques de débat. Les principaux changements observés dans les relations entre les acteurs se produisent en dehors des ondes, c’est-à-dire, avec les nouvelles formes de participation (par interaction écrite et post-diffusion ou en différée) qui se tiennent notamment via les réseaux sociaux et qui échappent aux contrôles ou à la modération des journalistes. Les nouvelles formes de participation favorisées par le numérique ne changent pas cet état de fait. Les espaces de débats sont toujours dominés par une élite, mais plus élargis.
Sur le plan de la réception, cette étude relève de nouvelles formes de réception permettant à une grande partie du public notamment ceux de la diaspora d’écouter certaines émissions où il veut, quand il veut et sur le support désiré. Il n’est plus question d’attendre la reprise de certaines émissions. Elles sont en grande partie disponibles en baladodiffusion en tout temps. Néanmoins, les changements observés ne conduisent pas à une transformation substantielle du contrat de communication publique qui relie les différents partenaires d’échange. Car les clauses fondamentales du contrat ou les paramètres fondamentaux des émissions sont inchangés. Certes, il y a un élargissement des modalités de participation aux émissions radiophoniques de débats et un élargissement de l’espace radiophonique de débat, mais cette participation reste et demeure l’apanage d’une élite constituée d’auditeurs lettrés.
Les résultats de cette étude sont disponibles en libre accès sur le site de la Revue internationale sur le journalisme.